Êtes-vous de ceux-là ?
Voici un résumé des phrases que j'ai pu entendre si souvent au contact de parents d'élèves, de choristes, de parents, d'amis :
"J'aurais rêvé de faire du piano, mais à la maison, on n'avait pas la place."
"J'aurais voulu apprendre le violoncelle mais ça coûtait trop cher, mes parents n'ont pas voulu."
"J'aurais aimé faire de la flûte mais je n'ai jamais osé demander à mes parents."
"J'ai arrêté la musique à quatorze ans, qu'est-ce que je regrettte !"
"J'ai essayé de me remettre au violon après mes études mais sans professeur..."
"Notre chef de choeur nous quitte. On me demande de prendre la direction de notre chorale. C'est vrai que je chante plutôt bien et que diriger me plairait mais mes petites connaissances solfégiques d'école ne suffiront pas !"
Vous reconnaissez-vous un peu dans ces citations ?
Sauf exception (cours du soir pas souvent ouvert à toutes les bourses), les structures comme les écoles de musique ou les conservatoires vous sont fermés. Cela se comprend parfaitement. Ce n'est pas tant qu'elles vous sont fermées qu'elles sont ouvertes au jeune public seulement. Après tout, vous ne voudriez pas prendre la place d'un enfant ?
À partir de là, j'aimerais vous poser la question : que visez-vous ?
Les objectifs
Si votre but est de rattraper le temps, de suivre l'équivalent d'un cycle complet de conservatoire pour ensuite devenir professionnel, loin de moi l'idée de vous éloigner de votre rêve. Disons que je préfère vous faire gagner du temps : révisez vos ambitions à la baisse. De la même façon qu'un fonctionnaire en reconversion ne cherchera pas à se former au métier de chirurgien ; en partant de peu, viser d'être un très bon musicien est déjà bien.
Mais je préfererais vous conseiller de viser des moyens plutôt qu'un objectif. Combien de temps êtes-vous prêt à consacrer à la musique, aux cours, au travail personnel, aux répétitions éventuelles ? Vous avancerez ensuite à votre rythme et même si nous n'avons plus (nous, les adultes) les capacités d'apprentissage des plus jeunes, nous pouvons progresser toute notre vie. Ce genre d'apprentissage est même parfaitement bénéfique pour notre santé intellectuelle.
Si vous ne pensez pas pouvoir libérer suffisament de temps pour prendre des cours et travailler à la maison, vous avez sans doute raison de ne pas vous lancer. J'ai vu de nombreux adultes commencer le piano, être très assidus aux cours mais ne pas fournir le travail demandé par le professeur (moi ou un autre professeur). Les trois quart des cours sont alors consacrés à faire le travail qui aurait dû être effecté de façon personnelle ; c'est tout de même dommage et alors les progrès se font attendre.
Apprendre seul
Dans ce cas-là, il reste les méthodes livresques, internet ou peut-être des structures moins
gourmandes en travail personnel.
Il existe une multitude de livres et de sites internet proposant des ressources pour apprendre la musique ou un instrument. Même s'ils s'intitulent "Tel instrument pour débutant", je vais être ferme et à la limite pousser un coup de gueule : ils n'apprennent rien du tout pour la plupart. Il est juste question d'assimilier des règles les unes à la suite des autres. Et ils vont vite... très vite... beaucoup trop vite ! En 60 pages, top chrono, vous êtes censés rattraper quatre ou cinq ans de solfège ou d'instrument. C'est illusoire ! J'ai même croisé le titre "Apprendre le piano en 24 heures "! Comme pour l'apprentissage des langues, il faut fuir tout ce qui promet de faire les choses vite. Il faudra fouiller, chercher les ressources les plus complètes avant de se lancer en autodidacte.
Et pourquoi ne pas vous inscrire dans une chorale. Je ne leur trouve que des qualités. L'ambiance y est toujours symphatique, on y fait de la musique même sans connaissance musicale et on peut choisir le groupe, l'ensemble qui nous correspond le mieux. Il y en a tellement.